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Jeanne-Antoinette Poisson naît à Paris en 1721. Son père, écuyer du duc d'Orléans, est contraint à l'exil après des malversations et c'est l'un des ammant de sa mère qui l'élèvera. A vingt ans, la jeune femme "belle à miracle" épouse l'un des riches neveux de son protecteur. Femme d'esprit d'une grande beauté, elle fréquente tous les salons à la mode et s'y fait remarquer. Mais sa vie change radicalement le jour où elle croise, lors d'une chasse, le roi Louis XV. Subjugué, ce dernier l'invite à la cour où elle devient sa maîtresse. Le monarque lui fait alors don du marquisat de Pompadour. Fine, rouée, intelligente, elle devient plus qu'une maîtresse, une amie qui sait influer, par son jugement, sur les affaires de l'état. Elle restera, jusqu'à sa mort à 42 ans, la confidente la plus écoutée du roi.

Petite princesse du Saint Empire romain germanique, née en 1729 dans la ville que gouvernait son père, la jeune Sophie d'Anhalt-Zerbst ne peut deviner le destin hors du commun qui l'attend. Appelée à quinze ans à la cour de russie pour épouser le grand-duc héritier de la couronne, elle se convertit du protestantisme au rite orthodoxe et prend le nom de Catherine. Dans les coulisses du pouvoir, elle observe. Quand son époux devient tsar sous le nom de Pierre III, elle comprend qu'elle peut exercer seule le pouvoir. Elle fomente un coup d'état et devient, à trente-trois ans, la plus russe des tsarines sous le nom de Catherine II. Elle multipliera les amants mais sa grande passion restera le prince Potemkine. Monarque éclairé, ami de Voltaire, elle modernisera la Russie et la fera entrer dans le cercle des nations dominant l'Europe du XVIIIe siècle.

Rarement dans l'histoire la maîtresse d'un empereur - et le plus grand, Napoléon Ier ! - n'aurait autant mérité le titre d'épouse, donc d'impératrice. Marie Walewska ne fut pourtant ni l'une ni l'autre, bien que l'un de ses descendants directs ait intitulé l'ouvrage qu'il lui a consacré en 1947 Marie Walewska, l'épouse polonaise de Napoléon. Polonaise elle fut, certes, et patriote jusqu'à la passion au moment où son pays, qui avait été l'un des grands États de l'Europe centrale, fut rayé de la carte en 1795. Marie Malewska née Laczynska, d'une beauté exceptionnelle, vit d'abord en Napoléon le sauveur de sa nation, avant de tomber follement amoureuse de celui qui allait lui donner un enfant puis la sacrifierait aux intérêts de la dynastie impériale en épousant Marie-Louise d'Autriche. Elle se montra fidèle à l'Empereur déchu jusqu'à ce qu'elle meurt prématurément, à trente et un ans. Une étoile filmante.

L'Andalouse Eugénie de Montijo a vingt-six ans quand, en s'unissant à Napoléon III, elle devient impératrice des Français. Fille d'un Grand d'Espagne engagé auprès de Napoléon Ier, elle-même élevée dans le culte bonapartisme, elle est belle, libre et passionnée. Mais à la cour impériale, son tempéramment spontané et indépendant est loin de faire l'unanimité. durant son règne, elle est vue tour à tour comme l'aventurière, la frivole, la bigote, et enfin la régente rendue responsable de la chute du second Empire et de la déchéance de la famille impériale. Exilée en Angleterre, l'ex-impératrice aura encore cinquante ans à vivre, des années entachées de malheurs et empreintes de nostalagie.

Quel destin hors du commun que celui de Gabrielle d'Estrées, jeune femme aux moeurs légères et amour fou d'Henri IV ! De son château natal en Picardie au palais du louvre où elle occupera la chambre des reines, Gabrielle connut une ascension fulgurante. Le roi la combla de titres et de bienfaits. Gabrielle aimait la richesse, elle appréciait aussi le pouvoir que lui donnaint son statut de favorite en titre. Mais alors qu'elle s'apprêtait à devenir reine, le destin en décida autremeent. Son décès prématuré, lors de son quatrième accouchement, mit fin à son incroyable fortune. Henri IV, qui avait pourtant juré de la pleurer longtemps, la remplaça bien vite...

Elle a beau prévaloir de l'Autriche dans son nom parce qu'apparentée par sa mère aux Habsbourg, Anne était une princesse espagnole. Les intérêts politiques des puissances d'Europe du XVIIe siècle la marièrent tout enfant au roi de France Louis XIII, fils d'Henri IV. Pour elle, une mésalliance totale, tant humaine que politique : elle fut une Espagnole de coeur écartelée entre son pays d'origine en guerre contre une France qu'elle aima par-dessus tout. Cette femme pieuse et généreuse, sans cesse accusée de trahison par son époux et par Richelieu, ne trouva qu'à leur mort le vrai sens de sa vie : en régente active confrontée aux pires attaques intérieures - la Fronde, notamment- et la guerre, elle réussit avec l'aide de Mazarin à transmettre un pays intact et puissant au jeune Louis XIV son fils, selon lequel elle fut "l'un de nos plus grand roi".

Épousée secrètement par la roi Louis XIV, Mme de Maintenon n'a pas toujours fréquenté les hautes sphères du royaume. Bien au contraire. De la prison qui l'a vue naître au salon littéraire de son premier mari, le poète Scarron, de la pouponnière de Vaugirard où elle s'est occupée des enfants naturels du roi à la fastueuse cour de Saint-Germain en Laye puis de Versailles, Françoise d'Aubigné a parcouru un immense chemin, sans jamais se décourager ni perdre de vue ses ambitions. Elle a forcé le destin, qui va la mener jusqu'au coeur du roi, puis qui la portera à Saint-Cyr, l'institution pour jeunes filles pauvres qu'elle fondera après son mariage.

Après une enfance placée sous le sceau de la liberté dans sa campagne poitevine natale, la jeune Françoise de Rochechouart de Mortemart découvre ébahie la vie à la cour. Nommée demoiselle d'honneur de la reine Marie-Thérèse, elle n'a d'emblée pour dessein que de briller parmi la haute société. Son mariage avec le truculent marquis de Montespan ne lui offrant pas l'existence fastueuse à laquelle elle aspire, elle use de son esprit et de son éblouissante beauté pour parvenir à ses fins et séduire Louis XIV. Son idylle avec le souverain durera plus d'une décennie, le temps pour la superbe marquise de laisser son empreinte dans l'Histoire et de découvrir à ses dépens que le statut de favorite est loin d'être de tout repos. A trop vouloir régner, elle se brûlera les ailes et finira ses jours seule, ignorée de cette cour tant convoitée.

Fille de Catherine de Médicis et soeur de trois rois de France, Marguerite de Valois, se devait, elle aussi, d'accéder à un statut royal. Ce qui fut fait lorsque sa mère la maria à un homme bourru et bon vivant, Henri, roi de Navarre et futur Henri IV. Ce mariage éminemment politique, visant à reconcilier catholiques et protestants, amène à Paris les factions de deux camps. Le massacre de la Saint-Barthélemy clôture leurs noces d'une façon tragique. Femme de lettre, cultiviée, mécène et généreuse, la Reine Margot est aussi redoutable amante, dont le nom est synonyme d'intrigues et de scandale. Délaissée par son coureur de mari et capturée sur ordre de son frère Henri III, elle sera emprisonnée durant dix-neuf ans...

Issue d'une famille riche de colons martiniquais, et après un premier mariage désastreux, elle échappe de peu à la guillotine ! Belle et toujours bien mise, Joséphine sait jouer de son charme dans les soirées, a de nombreuses aventures et prend la vie du bon côté. Maîtresse de Barras, un politicien proche du Directoire, elle s'est présentée à un cerain Napoléon Bonaparte, jeune et brillant officier de six ans son cadet. Sans argent et sans situation, elle épouse le futur empereur plus par calcul que par amour. Frivole, dépensière, coquette à l'extrème, elle n'aura eu qu'un gros défaut : ne pas donner un fils à l'empereur !

Quel destin hors du commun que celui de la belle et cultivée Aliénor d'Aquitaine, figure incontournable du XIIe siècle ! Duchesse d'Aquitaine et comtesse de Poitou, tour à tour reine de France puis reine d'Angleterre après ses mariages successifs avec Louis VII le Jeune et Henri II Plantagnêt, elle n'a eu de cesse, au cours de sa très longue et trépidante vie, de se battre par tous les moyens pour exercer le pouvoir qui lui revenait et défendre son rang, ses droits, ses terres et ses enfants, à commencer par le plus fameux d'entre eux, Richard Coeur de Lion. Quitte, pour cela, à parcourir sans répit des milliers de lieues au mépris des dangers, à affronter des années d'enfermement et à attirer sur sa personne une tenace légende noire...

Venue d'Espagne à douze ans pour épouser le futur Louis VIII, Blanche de Castille doit être un gage de paix entre les royaumes de France et d'Angleterre. Mais l'illusion est de courte durée dans son XIIIe siècle déchiré par les guerres. Reine de France à trente-cinq ans, veuve trois ans plus tard, Blanche se voit confier la tutelle du royaume pendant la minorité de son fils Louis IX, le futur saint Louis. Courageuse et autoritaire, Blanche de Castille résiste à la menace anglaise et aux coups portés par les barons réfractaires à l'autorité monarchique. Bien souvent à la tête de l'armée, elle enseigne à son fils comment un grand roi ne doit jamais séparer le service de Dieu du gouvernement de son royaume. Qualifiée d'étrangère par les vassaux de la couronne, scandalisés de voir la France gouvernée par une femme, c'est pourtant en excellente reine et en mère accomplie qu'elle triomphe de toutes les calomnies.

Deux fois reine de France et dernière duchesse de Bretagne, Anne est aujourd'hui encore si populaire, qu'elle reste le symbole puissant d'une vie d'épreuves et de courage, partagée entre son amour pour sa chère province de Bretagne et les exigences de son rôle de souveraine à la cour de France. Comment ne pas s'émouvoir devant cette jeune fille ballottée par la cupidité des grands ? Qui peut retenir ses larmes devant la tragique énumération de ses enfants morts ? Et poutant, Anne ne s'est pas effondrée. Mieux, même, elle a su forcer l'admiration de ses contemporains par sa dignité et sa sagesse. Elle a protégé les arts, encouragé la culture. Et, plus extraordinaire encore, elle a su se faire aimer et respecter de ses deux royaux époux qui ne l'avaient pourtant épousée que pour satisfaire les intérêts politiques.

Sa peau opalescente, sa silhouette longiline et sa poitrine épanouie auraient pu faire de Diane de Poitiers une favorite royale de plus, magnifique mais éphémère. Sa culture, son mode de vie, sa finesse de jugement...et sa cupidité en la "plus que reine" de son temps. Un simple baiser donné à un garçon de sept ans malheureux changera le cours de sa vie. l'enfant deviendra roi sous le nom d'Henri II. Et Diane, faisant taire les scupules liés à leur difféence d'âge, cédera au désir de celui qui n'a jamais cesser de l'aimer. Malgré la jalousie de la reine Cathrine de Médicis, elle sera vénérée par Henri jusqu'à la mort tragique du souverain. En déesse inaccessible, jamais Diane de Poitiers ne livrera la nature de ses réels sentiments envers le roi. Au risque de laisser l'image d'une femme d'argent avant d'être une Dame de coeur. Mais éait-ce vraiment la réalité ?

Enlevée au confort de son palais viennois, cette jeune archiduchesse va se retrouver, à son corps défendant, fiancée à quinze ans à un jeune dauphin qu'elle n'a jamais rencontré. Peu préparée, la voilà plongée en plein coeur de la cour de Versailles avec ses codes, ses coutumes et son protocole. Reine frivole et dépensière, la Révolution et son cortége d'atrocités vont la précipiter dans un monde d'horreur et de pleurs. Elle s'avèrera alors reine digne et mère aimante qu'un destin tragique conduira sur l'échafaud...

Riche héritière d'une dynastie de banquiers florentins, la duchesse Caterina dé Medici n'a pas vocation à devenir la reine de France qui marquera le XVIe siècle de son empreinte. Orpheline à trois semaines, protégée du Vatican, elle sera mariée à quatorze ans avec un fils du roi François Ier. Son mari, Henri, n'est pas destiné à régner. Il faudra la complicité de l'Histoire pour qu'elle monte sur le trône, donne trois rois à la France et deux reines. Au coeur de l'époque troublée des guerres de Religion, elle tiendra les rênes du royaume. Sa légende noire la dépeint comme une femme intraitable, une empoisonneuse, une intrigante férue d'astrologie et de sciences occultes, une reine sanguinaire responsable du massacre de la Saint-Barthélmy. Et si Catherine de Médicis avait été, avant tout, une adepte du dialogue, une grande femme d'État, dont le seul but était de maintenir pour ses enfants l'unité du royaume ?

Élisabeth de Wittelsbach n'a que seize printemps lorsqu'elle est arrachée à sa Bavière bien-aimée et devient impératrice d'Autriche. Incapable de se plier aux contraintes de l'étiquette qui régit dès lors son existence, elle se heurte en permanence à son intransigeante belle-mère, l'archiduchesse Sophie, et nourrit peu à peu une féroce rancune à l'égard de Vienne et de sa cour. Scrutée, épiée, jaugée, privée de ses enfants comme l'a été de sa précieuse indépendance, Élisabeth ne trouvera un illusoire salut que dans la fuite. Même la force des sentiments l'unissant à son époux, l'empereur François-Joseph, ne parviendra pas à dompter l'insatiable jeune femme, qui sillonnera l'Europe sans répit, en proie à un mal-être inextinguible et à un destin sans pitié. Impératrice rebelle à la beauté mythique, Sissi reste un objet de fascination plus d'un siècle après avoir rendu son dernier souffle.

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